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Rencontre du 17 novembre 2024 avec
Sophie Morant et Tim Nizet Sophie est médecin généraliste dans une maison médicale et dans un centre de planning familial. Tim est ingénieur de formation et professeur avec des primo-arrivants à l'institut Don Bosco à Liège, il est aussi batteur/drummer dans le groupe musical "Last night issue". Arrivés au premier tournant de leur carrière professionnelle, "nous étions en recherche d’un projet ; avant d’avoir des enfants, nous pensions peut-être voyager ou nous engager dans une mission humanitaire, confie Sophie. Lors d’un séjour à Taizé, nous avons rencontré Baudouin Charpentier (vicaire épiscopal Evangile et vie) qui nous a parlé du projet d’habitat partagé avec des personnes de la rue. C’était le bon moment, nous allions vivre une expérience humanitaire en couple… à Liège". Ce qui a plu d’emblée à Tim, "c’est de pouvoir garder une vie de famille mais nous sommes présents pour répondre aux besoins". La dimension spirituelle et communautaire avec une prière matinale a convaincu le jeune couple de s’engager dans l’aventure. Ce projet s'appelle Casa Béthanie : une maison partagée, au cœur de Liège, où vivent des femmes qui étaient sans domicile fixe et des femmes volontaires prêtes à vivre une expérience de vie. Quatre ans plus tard, Sophie et Tim ont passé le relais à Aryanne et Romain. Ils ont lancé un nouveau projet de cohabitation. Entre-temps, la famille s'est agrandie : ils ont donné naissance à un petit Zéphyrin et une petite Mélisse. Ils vivent maintenant heureux dans une grande maison avec d'autres colocataires. Et la petite famille s'est encore agrandie en accueillant Manjot. Sur la porte de la maison, on peut voir une belle calligraphie : Le cujé. Une fois entré chez eux, J'ai découvert que ce n'est pas le QG d'une association paramilitaire !! mais bien tout un programme pour les trois ou quatre familles qui y vivent. CUJÉ, comme "Cocon'struit Utopiste Joyeux et Ecologique". Tout un univers que nous découvrirons lors de la rencontre. Alain Dates suivantes :
15 décembre : partage sur la rencontre du 17 novembre Une si belle cohérence
Alain nous avait promis une rencontre décapante, elle le fut certes mais elle fut aussi euphorisante ! Tandis que la campagne de Florzé, ce dimanche matin, est encore refroidie par la brume, nous sommes, nous, face à deux soleils qui réchauffent nos cœurs : Sophie et Tim. Ils jonglent avec des mots que nous voudrions entendre tous les jours : solidarité, partage, accueil, écoute, humanité, amour, amitié, confiance mais ils ne font pas que jongler avec eux ! Ces mots habitent en eux, dans chaque coin de leurs têtes, de leurs corps et de leurs vies. Tous les deux se sont offert en cadeau de mariage leur commun désir d’un monde meilleur, sinon pourquoi s’unir ? Depuis, ils se mettent à la tâche pour en élaborer une part de construction. Ils se sont lancés dans des projets humanitaires locaux qui les mèneraient, c’est certain, à réaliser leur objectif que d’aucuns qualifient d’utopiste. Ils ont axé leur vie en fonction de cet impératif. Ils habitent en ville pour limiter les trajets, n’ont pas d’auto ni de télévision, ils ont changé leur façon de manger et d’habiter un lieu. Ils ont en effet démarré un nouveau concept d’habitat communautaire dans leur propre maison après avoir habité à Casa Béthanie où ils ont appris et vécu l’accueil et l’écoute de l’autre mais aussi la gestion des conflits et des différences. Si la vie en communauté demande des règles, du respect, des réunions, elle leur apporte aussi de magnifiques moments de partage, entre enfants et adultes, entre adultes seulement, entre accueillants et accueillis. Si vous voulez connaître ce lieu, il vous suffit d’aller voir à CUJé : Cocon’struit Utopiste Joyeux et écologiste. Avec leurs trois enfants, Sophie, médecin généraliste et Tim, professeur de mathématiques à l’institut Don Bosco, vivent cette aventure de coloc à fond. Sept adultes et sept enfants vivent actuellement au CUJé, accueillants et accueillis. Comme le dit Sophie, en étant chez nous, en coloc, on vit des choses extraordinaires. On reçoit plus qu’on ne donne. Les adultes et leurs enfants offrent à ceux qu’ils accueillent un cadeau inestimable, que beaucoup n’ont encore jamais eu l’occasion de recevoir : la confiance. Au début de la rencontre déjà, Sophie accompagnée de son violon et Tim de sa guitare nous avaient chanté une chanson dont ils ont écrit les paroles, Où vont-ils dormir ce soir ? Leurs voix, leur cadence nous ont transportés dans un ailleurs où l’angoisse et l’inquiétude sont quotidiennes. Sophie et Tim s’engagent jusqu’au bout des doigts quand ils touchent leur instrument, jusqu’au bout de la voix, quand ils nous racontent jusqu’au bout des mots, quand ils sondent les questions et réponses jusqu’au bout de leurs projets et de l’originalité qui les caractérise. Ils nous ont épatés, bousculés, enseignés… ils sont le reflet magnifique, l’image incarnée d’un monde meilleur. Merci ! Tim introduit le partage du pain que nous allions vivre en évoquant l’importance des repas communautaires à la Casa Béthanie ainsi qu’au Cujé. Ce sont des moments vivifiants qui nourrissent la fraternité. Certains mots le signifient bien : être compagnon, copain… Alain évoque ensuite ceux qui n’ont pas pu être avec nous ce matin, Isabelle, Inès, Sandrine... mais aussi celui dont on dit : les renards ont des tanières, mais Lui, il n’a pas où reposer sa tête. Il était nomade, n’avait pas de domicile fixe et dépendait de l’accueil reçu. Jacqueline La photo ci-jointe est prise après le repas que nous avons partagé en famille et nous montre Tim entraînant son petit garçon dans un ailleurs imaginaire.
Cohabitats
Un mode de vie plus chaleureux Je crois que nous sommes en train de vivre un phénomène non seulement largement culturel, mais aussi profondément personnel. C’est comme si une lumière s’était simultanément allumée dans l’esprit de milliers de gens. Conscients que nous vivons dans une société de plus en plus fragmentée, superficielle, vénale, dangereuse et au mode de vie dispendieux ; atterrés par la présence d’armes à feu dans les écoles et d’escrocs chez nos gouvernants, nous désirons ardemment un mode de vie plus chaleureux, plus tendre, plus enrichissant, moins coûteux, plus coopératif et faisant plus de place aux relations humaines. C’est le résultat de notre condition : nous sommes tellement « déconnectés » ! Les tendances qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale – familles traditionnelles, maisons unifamiliales, engorgement urbain, étalement des banlieues, mobilité professionnelle – nous ont déconnectés du réseau de contacts qui nourrissaient les gens du temps de nos grands-parents. Et nous nous engourdissons tout seuls devant les simulacres d’interaction que nous présentent les téléséries, plutôt que de vivre ces relations sociales comme nous le permettrait un mode de vie à l’échelle plus humaine et plus stable. Ceux qui s’intéressent aux communautés intentionnelles ne sont pas des extrémistes, ce sont des gens tout à fait ordinaires. Beaucoup ont entre 40 et 50 ans ; ils ont élevé leur famille tout en menant leur carrière et déménagé un nombre incalculable de fois. Ils sont las du rêve américain version Madison Avenue. Ils veulent s’installer, s’enraciner et vivre en compagnie de leurs amis. D’autres sont frais émoulus des universités, terriblement conscients de la précarité de la situation environnementale et dégoûtés d’un esprit mercantile auquel ils refusent de se soumettre. Diana Leafe Christian, Vivre autrement, Ed. Ecosociété, p. 21-22 Partir à la rencontre
Partir à la rencontre, entrer en relation, C’est d’abord apprendre à se quitter soi-même, C’est aussi sortir de sa forteresse. Ce n’est pas se mettre en avant, c’est laisser l’autre s’avancer. C’est apprendre à donner, mais aussi à recevoir. C’est accepter d’être surpris, d’être remis en cause. C’est ne jamais juger sur l’apparence : elle est parfois si trompeuse. L’essentiel est toujours invisible pour les yeux. Que de souffrances se cachent parfois derrière la violence, Que d’incompréhensions derrière la vivacité des provocations ! Entrer en relation, c’est vouloir la différence, Non pas comme une menace mais comme une source d’enrichissement. Jean-Marie Petitclerc, "Tu peux changer le monde", Salvator Accueillir
Il y aura rencontre avec l’autre homme accueilli parce que cet autre est aussi même, homme comme moi. L’autre homme n’est pas l’Autre avec un “ A ” majuscule, l’autre homme est un mélange d’autre que moi et de même que moi qui possibilise la rencontre*. Accueil, disons-nous, mais dans quel état d’esprit ? L’accueil, plutôt que la stabilité implique la transformation, la métamorphose : celui qui accueille se transforme dans le geste d’accueil, ne reste pas le même, autrement dit l’accueil est une puissance métamorphique. Mais il transforme aussi l’accueilli. Il le change. L’accueil est un acte commun de transformation de l’accueillant et de l’accueilli ; dans cet acte, les deux pôles sont à la fois agents (ils participent chacun à la transformation de l’autre) et patients (ils sont transformés, non directement par l’autre mais par la relation avec l’autre). Un accueil réussi est un accueil dans lequel se transforment aussi bien l’accueillant que l’accueilli… Partager l’abri – une des définitions de l’accueillir – n’est pas héberger. Accueillir n’est pas héberger. La différence : l’hébergement prête un toit, l’accueil qui abrite (qui partage l’abri) construit un lien, une relation. Robert Redeker, “Qu’est-ce que l’accueil ?” https://2pao.fr/wp-content/uploads/2023/05/quest-ce-que-l-accueil-robert-redeker.pdf Etranger, moi-même
Dans son allocution "Étranger, moi-même" (1997), Paul Ricoeur retrace les étapes d’un parcours réflexif sur la condition humaine. Si la xénophobie, issue du fantasme de l’étranger, est « spontanée chez l’homme, il faut le reconnaître », ce serait en raison de l’oubli de sa propre « étrangeté à soi ». La médiation d’un exercice de la pensée est alors nécessaire pour parvenir à se sentir « autre parmi les autres ». La dialectique entre soi-même et l’autre apparaît fondamentale pour appréhender combien l’autre "comme" soi-même relève non seulement de l’altérité mais également de l’hétérogénéité. Chacun fait l’expérience de sa propre étrangeté au plus profond de soi, que ce soit par le langage, par la prise de conscience des "pulsions soudaines que nous sommes étonnés d’abriter" ou bien encore par celle d’une "absence de droit originaire à être ici plutôt qu’ailleurs". https://shs.cairn.info/revue-le-sujet-dans-la-cite-2016-2-page-41?lang=fr Il y a la façon habituelle d’entrer en relation avec son prochain, celle qui caractérise le monde. Mais il existe aussi celle du Royaume, dans laquelle vous êtes frères par le même père, par le même destin.
Prenez le risque d’entrer en relation avec votre prochain, sans passer par ce que certains appelleraient "le cerveau gauche", c'est-à-dire la raison, l’analyse, les modalités habituelles de relation. Forts de ce levain en vous, prenez le risque d’être en relation en passant par le cerveau droit, celui des relations sans préjugés, sans opinions et sans jugements. Vous remarquerez moins la paille dans l’œil du voisin, et la poutre dans le vôtre aura le temps de brûler, à ce feu-là. Yvan Amar, "Le maître des béatitudes", Albin Michel, 2000, p.182. "Tu aimeras l’étranger comme toi-même,
car tu as été étranger en terre d’Égypte." Lévitique 19,34 Alors,
autour de la table de l’auberge, dans l’évidence du pain rompu, l’envie vous prend de vivre en ouvrant les yeux. Marc Dugardin, Une parenthèse pour le vent, p. 43. |
Dialogue
"Avec ce que j'ai fait pour toi" Disait le père. "Je sais, tu me 'as dit déjà" Disait l'enfant "J'en demandais pas tant Je suis là pour tourner autour de cette terre Tant que je suis vivant." "Vivant, qui t'a donné la vie ?" Disait le père "Si c'est pour la passer ici" Disait l'enfant "Tu as perdu ton temps Si les fumées des rues fermées te sont légères Moi, j'ai besoin du vent." "Et si tu venais à mourir" Disait le père "On est tous là pour en finir" Disait l'enfant "Mais peu importe quand Je ne suis né que pour aller dessous la terre Et l'oublier avant." "Nous on vivait pour quelque chose" Disait le père "Vous êtes morts pour pas grand chose" Disait l'enfant "Je n'en ai pas le temps Si pour garder les mains liées il faut la guerre Moi je m'en vais avant". "Ce monde je l'ai fait pour toi" Disait le père "Je sais, tu me l'as dit déjà" Disait l'enfant ""J'en demandais pas tant Il est foutu et je n'ai plus qu'à le refaire Un peu plus souriant Pour tes petits-enfants". Maxime Le Forestier Sur le seuil
Et voilà que sur le seuil, je m’arrête. Sur quel seuil de quelle maison ? Si c’est la tienne, suis-je bienvenu ? Je suis tenté de faire marche arrière, de ne frapper à la porte. Après tout, elle est fermée. J’ai tant rêvé de portes ouvertes. A travers, je perçois des voix, la mienne pourra-t-elle s’entendre, faire symphonie? C’est sûr, je ne suis pas toi, pas comme toi pas pareil. Et pourtant semblable. Et voilà que sur le seuil, je me demande qui est mon semblable. Je sais bien que parfois on se sent plus proche du chat ou du chien que de son voisin. Et voilà que dans l’œil, Quand s’écartent les taillis de la vie, les œillères têtues des préjugés, s’ouvrent des sentiers de beauté, bordés d’arbres qui retentissent d’oiseaux, des mains serrées qui osent un langage de fraternité, des visages éclairés. Yves Béal, Le ciment des racines, Ed. Un euro ne fait pas le printemps https://upforhu.org/etincelle-du-6-avril-l-accueil/ Il vous précède en Galilée
(Mc 16,7) Vivre serait ainsi Une alliance Par-dessus la mort Et le désenchantement, Une remontée Vers la légèreté Qui naît De s’entrevoir escorté. L’absence ne vient plus Creuser la désespérance, Elle réveille le goût D’autres rendez-vous. Marcher à travers les rugosités, Se laisser dépayser, attendre en soi un Autre que soi. La rencontre se fait En chemin. C’est plus tard Qu’on en reconnaît le fruit, Au goût de l’amour Et du pain retrouvés. Francine Carillo, L’inépuisable, Labor et fides, 2010, p. 49. Charte du CUJÉ
Voici la charte du Cocon’struit Utopiste Joyeux et Écologique. Le but de cette charte est de permettre une vie ensemble sereine et libre. En signant cette charte, je m’engage à : 1. Prendre soin de moi-même, des autres et de tout ce qui m'entoure. Exprimer mes besoins, particulièrement lorsqu’ils ne sont pas rencontrés. 2. Réparer ce que je casse (y compris dans mes relations), nettoyer ce que je salis et ranger ce que je dérange. 3. Résoudre mes conflits ou difficultés au sein de la maison. Et même si je ne suis pas responsable d’un problème, je peux être responsable de sa solution. 4. Dire oui quand je suis d’accord, et dire non quand je ne le suis pas. 5. Tenir mes engagements, honorer mes dettes en temps et en heure si j'en ai et communiquer à l'avance si cela ne devait exceptionnellement pas être le cas. 6. Participer aux repas de coloc’ et aux réunions de coloc', et contribuer à leur organisation. 7. Dynamiser cette maison, notamment en proposant des initiatives. 8. Inviter qui je le souhaite, et être responsable de mes invités. 9. Partager l'éducation des enfants et en parler régulièrement. 10. Dire des choses gentilles à mes coloc’ de temps en temps, gratuitement, sans séduction ; agir en frères et soeurs. |
Contacts :
Alain et Jacqueline HENRY de HASSONVILLE
04/344.48.81
[email protected]
Charles REUL
04/380.39.11
[email protected]
Joëlle ROIDEAUX
joelle.roideaux@hotmail.com
Franz HINDRYCKX
franz.hindryckx@skynet.be
Pierre-Charles LIGOT
[email protected]
Projet d’un lieu ouvert où se rencontrer pour partager nos recherches de sens.
Voir le document qui est à l'origine des "Dimanches du Houmier"
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Nous sommes quelques personnes désireuses de créer ensemble un lieu où nos différentes conceptions du sens à donner à nos vies et à la vie en société sont mises en dialogue avec les évangiles, les événements du monde, nos lectures, nos rencontres… dans un climat d'écoute et d'échange.
Une forme de célébration qui nous ressource, une halte offerte 4 ou 5 fois au fil de l’année.
Nous nous adressons principalement aux jeunes adultes de 25 à 40 ans.
Pas de pré-requis (être croyant en Dieu…) sauf celui d’être curieux, ouvert, en quête... et convaincu que le partage et la confrontation dans le dialogue permettent de devenir plus autonomes et humains.
Alain HENRY de HASSONVILLE, Charles REUL, Franz HINDRYCKX,
Jacqueline CALEMBERT, Jean DEWANDRE, Joëlle ROIDEAUX, Pierre-Charles LIGOT
Une forme de célébration qui nous ressource, une halte offerte 4 ou 5 fois au fil de l’année.
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Adresse du jour
Le Houmier Rue du Houmier 84 4140 Florzé 04/344.48.81 [email protected] Coordonnées GPS de la maison : 50.489783, 5.663939 |