LES DIMANCHES DU HOUMIER
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En quête de... (16/11/2017)
Des rencontres qui... (21/01 & 11/03/2018 )
Des petites morts traversées (15/04/2018)

Au menu du dimanche du Houmier  du 15 avril 2018

Le thème :
​
Des petites morts traversées

qui donnent naissance et saveur 

à une vie renouvelée…
​
  • Accueil
  • Quelques textes (dont un texte d’évangile) qui développent un aspect particulier du thème.
  • Chacun est appelé à partager ce qu’il a
    ​vécu, lu, vu et entendu, réfléchi ...
    en lien avec le thème et les textes
  • Reflet de ce qui s’est exprimé.
  • Partage en mémoire du geste de Jésus.
    Chacun est invité à apporter, qui une gaufre, qui un mini cake... 
  • Temps convivial.
Les quelques jours qui précédaient la préparation de la prochaine rencontre des "Dimanches du Houmier", les médias évoquaient sous des angles différents
des hommes et des femmes qui ont donné leur vie (Arnaud Beltrame),
ou qui témoignent d’une vie retrouvée après un attentat
(Sébastien Bellin : la vie c’est un cadeau)
ou après un accident (Grand corps malade : Quand tu voulais faire du sport mais que tu t'es bien planté. Un stylo, des métaphores, ça peut faire un bon plan B)… et, merveilleux hasard du calendrier, les fêtes de Pâques toutes proches où les chrétiens célèbrent Jésus que la mort même n’a pas pu détruire.

Ces témoignages hors du commun peuvent raviver d’autres traversées vécues par nous-mêmes ou dont nous avons été témoins.
Des expériences de petites morts traversées qui ont donné naissance et saveur à une vie nouvelle.
Ou comme l’écrit Frank Andriat : La vie est faite de petites morts qui nous apprennent sans cesse à nous retrouver, à ressusciter la flamme que nous portons dans notre cœur*.


* Frank Andriat, Jolie libraire dans la lumière, DDB
Picture
Photo
Dates de prochaines rencontres :

Nous n'avons pas encore déterminé des dates après la rentrée de septembre.
​


Des petites morts traversées
qui donnent naissance et saveur à une vie renouvelée…

 
Reflet du Dimanche du Houmier du 15 avril 2017
 
Ce matin, des paroles fortes se sont croisées. Chacun a évoqué ce que le thème lui inspirait, dans un climat de confiance et de sympathie…
 
Il y eut d’abord ce baptême en immersion qui emmenait le bébé dans la vie après l’avoir plongé dans les ténèbres. Un enfant devenait membre de la communauté chrétienne…
 
Il y eut les amitiés à rompre car elles enchaînaient plutôt que de libérer…
 
Il y eut les deuils plus difficiles de bébés qui ne sont jamais nés…
 
Il y eut des chemins à prendre car, à un moment donné de la vie, il faut soit changer, soit mourir…
 
Il y eut des passages forcés : un cœur qui battait la chamade car l’envie de rester dans son coin était plus forte, un micro qui faisait des nœuds, un papier oublié, l’obligation de chanter des psaumes ou de dire une homélie malgré tout. La bienveillance d’une personne, le défi à rebondir devant l’obstacle ont jugulé les angoisses…
 
Il y eut la peur de choisir. Que découvrir de l’autre côté des barrières de sécurité que nous installons nous-mêmes ? L’avenir sera-t-il meilleur si je saute la barrière ? Oser le passage…
 
Il y eut ce Jésus jamais rencontré mais découvert en croisant certaines personnes, en entendant certaines paroles qui venaient de plus haut qu’elles-mêmes…
 
Il y eut tous ceux qui restent dans l’ombre alors qu’ils vivent autant d’horreur et de souffrance que ceux qui sont médiatisés…
 
Il y eut l’aventure du petit grain de blé qui, de trouble en émerveillement, de peur en joie, devient un magnifique épi.
 
Il y a souvent un avant et un après « l’événement » mais il y a aussi de lentes évolutions incontournables dans la maladie comme dans la vie. Petit à petit on perd sa vivacité, son indépendance mais on s’émerveille devant des moments tout simples de beauté. Des bouffées de bonheur nous font renaître à la vie. S’accrocher envers et contre tout…
 
La vie est un perpétuel défi : il nous faut d’abord progresser, puis maintenir et enfin décroître. Continuer, sans trop penser à ce qui a été et ne sera plus. Ne pas rester peinard, prendre des risques. Autre chose est en train de grandir.

On fait des deuils à tous les âges de la vie mais pourtant, il y a le sourire éclatant de cette adolescente sur le vélo électrique qui compensera son récent handicap, il y a le teint basané du petit Carl, l’enfant surprise, il y a la parole qui nous transforme et nous met debout, il y a le grain qui fleurit, il y a les gens devenus plus authentiques et plus humains, il y a ceux qui accompagnent et stimulent…
 
Vie et mort se croisent, le plan B est toujours à chercher, avec les autres, grâce aux autres.

Jacqueline


Pour nourrir la réflexion
 vous trouverez ci-dessous
des textes sélectionnés par l'équipe qui a préparé la rencontre
. 
​
Il y en a beaucoup, c'est le reflet des sensibilités différentes au sein de l'équipe.
PLAN B

Quand pour ton 6ème album, tu veux sortir en indé 
Pour la thune et pour la Comm’, il faut trouver des plans B 
Quand tu fais 1 mètre 60 et que tu veux jouer en NBA 
Peut-être que ça se tente mais prévois quand même un plan B 
Quand tu veux de belles vacances mais qu'en juin t'as tout flambé 
Tu vas squatter l'Ile-de-France, et tu vas chercher un plan B 
Quand tu veux être homme politique mais que tu sais dire que la vérité 
Ça va pas être très pratique, mieux vaut trouver un plan B 
Quand tu rêves d'une carrière sportive mais que t'es déjà en sénior 
Quand tu veux créer ton site d'info en Corée du Nord 
Quand tu veux être président mais que tu n'aimes pas les coups bas 
Quand tu veux avoir de la classe mais que tu fais de la zumba 
Quand t'es noir et musulman et que tu veux habiter Béziers 
Quand dans un discours de Ménard, tu cherches de l'humanité 
Quand t'es docteur dans ton pays et qu'en France t'es un clandé 
C'est à l'échelle de ta vie que tu dois passer au plan B 

Quand tu voulais faire du sport mais que tu t'es bien planté 
Un stylo, des métaphores, ça peut faire un bon plan B 
Quand tu aimes faire des grasse-mat' et que tu veux être boulanger 
Conciliation délicate, prévois plutôt un plan B 
Quand ta meuf c'est Kardashian et que tu rêves d'une vie planquée 
Je te préviens ça va être chiant, prévois plutôt un plan B 
Si tu veux être un artiste, et que tu n'aimes pas te tromper 
Il faut pas que tu insistes, tu peux passer au plan B 
Quand tu veux faire du naturisme en Afghanistan 
Quand tu rêves de gifler quelqu'un mais que t'es son assistant 
Quand tu veux être élégant avec des mocassins à glands 
Quand tu veux qu'tes parents aiment leur gendre mais qu'il est rasta blanc 
Parce que la vie c'est l'obligation de s'adapter sans trembler 
Que c'est l'art des seconds choix, des autres options et des plans B 
Parce que pour le nom de ton nouveau disque, tu avais une belle idée 
Originale et poétique mais que t'as choisi Plan B


Grand Corps Malade

Ecouter la musique

Lettre ​à Khalid El Bakraoui

Nous voilà un an plus tard. Nous les victimes directes ou collatérales de votre acte ignoble. Nous sommes vivants, nous nous reconstruisons, nous sommes solidaires et s’il nous arrive encore de pleurer c’est en partage avec tant de femmes et d’hommes de toutes origines. Jamais depuis un an nous n’avons été traversés par un sentiment de haine. Jamais depuis un an, nous n’avons senti et vécu autant d’amour.
Vous n’êtes pas un héros, rien qu’un assassin. Vous et tous les autres terroristes, vous et les lâches parmi les plus lâches qui vous ont convaincus de commettre le pire des actes: supprimer des vies. Tous, vous avez perdu ! Comme votre frère et tous les autres d’hier et ceux de demain qui pousseront sur le bouton de l’horreur.
Si l’émotion et les doutes nous atteignent après chaque attentat, c’est la vie qui l’emportera, toujours ! La vie dans le respect de l’autre et de ses différences, la vie dans l’enrichissement que nous apporte cet autre, la vie tout simplement, essentiellement.
Brigitte et Michel Visart
(les parents de Lauriane tuée lors de l'attentat dans la station Maelbeek)

22 mars 2017


Sébastien Bellin

Je dis souvent que j’ai eu beaucoup de chance à avoir été tellement proche de la mort  », explique-t-il à la RTBF. Avant de poursuivre : «  Car, quand on est tellement proche, on réalise à quel point on a eu de la chance de s’en sortir. La femme morte à côté de moi, je la vois tout le temps. Parfois pendant la journée, je parle avec elle. Je la remercie de me donner cette inspiration : elle ne peut pas, moi je peux. Après la deuxième explosion, je savais que je n’étais pas en très bon état. Je voyais le sang couler de mes jambes. J’ai perdu 50 % de mon sang, mais je ne me suis jamais évanoui... J’ai pu mettre en place mon plan de sauvetage pour rester en vie. Par contre, j’ai tout vécu. J’ai vu des choses. J’ai vécu des expériences que l’on n’oublie jamais et qui resteront toujours clouées dans ma tête. Ces images reviennent aussi dans ma tête quand je vis des superbes moments car on réalise qu’on a la chance de vivre.  »

​Ecouter l'interview sur RTBF Auvio
Arnaud Beltrame, le prophète désarmé

​… Qu'un militaire de haut rang se propose en otage pour sauver la vie d'un semblable, et c'est toutes nos habitudes mentales qui se trouvent chamboulées. L'héroïsme n'est plus dans nos cadres de pensée. Le ruissellement de la publicité sur notre quotidien signifie la domination absolue du principe de plaisir et une incitation permanente au chacun pour soi.
Mais il y a autre chose. Le geste du colonel Beltrame ne relève pas seulement de l'héroïsme, c'est-à-dire de la forme suprême du courage. Il en faut aussi pour monter à l'assaut. Rien ne dit d'ailleurs que la solution qu'il a adoptée était techniquement la meilleure. On ne le saura jamais. Son geste donc lui appartient en propre et porte sa marque personnelle. Venant d'un spirituel, ... Jacques Julliard, Le Figaro, 02/04/2018
 
Dans un entretien paru dans "Le Monde", le philosophe André Comte-Sponville insiste quant à lui sur le caractère généreux du sacrifice d’Arnaud Beltrame, qui le distingue d’un simple geste d’exception : "Ce qui me touche le plus dans son comportement, c’est moins son courage, dont on parle tant, que sa générosité, moins souvent évoquée et plus admirable. Cela mérite que l’on réfléchisse à la différence entre les deux."
 
…C’est son geste que l’Histoire retiendra. C’est son nom qui restera gravé dans les mémoires et non - comme cela s’est souvent produit - celui du terroriste. Le geste d’Arnaud Beltrame n’a pas été préparé mais il est le fruit d’un parcours, il traduit une personnalité complète, une profonde foi chrétienne et une pratique franc-maçonne. 
Ce geste demeurera dans les cœurs car il apparaît comme la conséquence presque logique d’une vie entièrement vouée aux autres, à sa patrie. Arnaud Beltrame peut être un modèle pour les jeunes. Son acte efface non seulement le nom d’un vaurien. Mais il signe une victoire symbolique, celle de la lumière sur l’obscurantisme… Francis Van de Woestyne LLB 29/03/2018 

La course au bonheur
Lynda Lemay
 
Il a fallu que j' tombe 
Pour me sentir debout 
Il a fallu que j' plonge 
Pour ne pas m' briser l' cou 
Il a fallu qu' j'arrête de courir 

Presque fallu mourir
Pour me sentir renaître 
Fallu me reconnaître 
Pour ne pas me haïr 
Il a fallu qu' j'arrête de m'enfuir 

J' mettais ça sur le dos du travail 
J' mettais ça sur le dos de l'ennui 
Je te tournais le dos et j'attendais tes bras 
Que tu ne tendais pas et je t'en voulais trop 
Alors que c'était moi qui avais oublié 
Que la vie c'est plus court 
Que la course au bonheur 
La vie c'est quelques jours 
La vie c'est quelques heures 
Et la fin du parcours me fait peur 

Il a fallu qu' je sombre 
Pour ne pas me noyer 
La vie c'est une seconde 
Déjà presque écoulée 
Quand j' m'en suis rendu compte 
J' t'ai cherché 

J' mettais tout sur le dos du travail 
J' mettais tout sur le dos de l'ennui 
Je te tournais le dos, et j'attendais tes bras 
Que tu ne tendais pas et je t'en voulais trop 
Alors que c'était moi qui avais oublié 
Qu' y faut pas trop attendre 
Avant d' se faire plaisir 
Tout ce que l'on demande 
Faut savoir se l'offrir 
Il a fallu qu' j'arrête de courir 

Il a fallu qu' j' m'assoie 
Pour me sentir plus grande 
Que je regarde en moi 
Pour enfin te comprendre 
Il a fallu qu' j'arrête de pleurer 
Alors que c'était moi 
Alors que c'était moi 
Qui t'avais oublié 
Qui m'étais oubliée

Ecouter la chanson
Encore à naître*

Et la question arriva d’en haut
comme une aile d’ange
fracturant la nuit

Personne ne sut d’où elle tombait
mais elle était désormais posée
à même la terre
à même chaque visage
une question de vie ou de mort
nue
insolente
de celles qui empêchent toute somnolence
et rendent à jamais pèlerin
la question que seul un dieu pouvait poser

qu’est-ce qui en toi n’est pas encore né

​Francine Carillo 
in Le Plus que vivant, Labor et Fides, p 31
*Le titre est de la rédaction

Le grain de blé

"Si le grain de blé ne meurt pas, il reste seul” (Jn 12,24)
“En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.”
Nous savons bien qu’un grain de blé tombé en terre ne meurt pas vraiment : il germe et se transforme… mais l’image de l’“enterrement” du grain de blé est très suggestive.
 
Le petit grain de blé est heureux, tout heureux, bien au chaud dans un gros tas de blé, tout au fond du grenier, juste un petit courant d’air qui permet de bien respirer; jamais une goutte de pluie pour mouiller le tas de blé. Les autres petits grains sont très gentils, très polis, ce sont de très bons amis. 
Mais un jour, il y a un grand bruit dans le grenier. Des hommes arrivent avec de grosses pelles, et notre petit grain de blé, avec tous ses copains, est jeté dans une charrette. Et la charrette démarre comme pour une promenade. Au hasard des secousses, le petit grain de blé voit tantôt un coin de ciel bleu, tantôt des jolies fleurs, tantôt un papillon ou une coccinelle… C’est vraiment très joli, bien plus beau que le grenier. Bientôt, tout le monde s’arrête, au bord d’un champ bien labouré. Sans ménagement, les hommes jettent le tas de blé dans un coin du champ. Cela fait un choc! Mais c’est frais, c’est bon…
Mais voici que le grain de blé s’enfonce dans la terre… C’est tout noir… c’est humide… le petit grain de blé étouffe… le froid le pénètre au plus profond de lui-même.
Mais voici qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire! Le petit grain se sent traversé par une force immense… ça éclate en lui de partout… et voilà qu’il devient une petite pousse de blé, puis une petite tige, elle monte la tige, elle monte… elle perce la croûte de la terre, et elle devient un épi de blé magnifique, avec au moins soixante petits grains de blé!
D’après Johannes Joergensen (1866-1956)
Ta mort me donne beaucoup de travail. Ce livre en est le signe le plus apparent. Ce n’est pas tant un journal qu’un chantier semblable à ceux que des bûcherons ouvrent dans une forêt. Coupes sombres, coupes claires, brindilles, branches et troncs partout répandus, feux allumés ici ou là -et peu à peu, lentement, le vrai nom, le nom du travail accompli : clairière.
"Reste près de moi", dit le mauvais amour. " Va, dit le bon amour, va, va, va : c’est par fidélité à la source que le ruisseau s’en éloigne et passe en rivière, en fleuve, en océan, en sel, en bleu, en chant. "
Chritian Bobin
Autoportrait au radiateur, Folio

Chaque séparation nous donne une vue de plus en plus ample et éblouie de la vie. Les arrachements nous lavent. Tout se passe, dans cette vie, comme s’il nous fallait avaler l’océan. Comme si périodiquement nous étions remis à neuf par ce qui nous rappelle de ne pas nous installer, de ne pas nous habituer. La vie a deux visages : un émerveillant et un terrible. Quand vous avez vu le visage terrible, le visage émerveillant se tourne vers vous comme un soleil.
Entretien avec Christian Bobin extrait du numéro spécial de La Vie : "Vivre le deuil".
La mort qui donne sens *
 
Nous nous sentons tous, croyants ou non, assez démunis devant la relation de la vie à la mort et de la mort à la vie. Nous les considérons isolément ; nous les tenons à distance ; nous ne savons pas bien associer les deux pôles du binôme en une tension quelque peu maîtrisée et féconde. Poursuivant un art de vivre avant de nous résigner, peut-être, à la nécessité de mourir, nous avons toute chance de perdre sur les deux tableaux. Ce que beaucoup souhaiteraient, c’est « l’art de mourir au cœur de l’art de vivre » (François Varillon) (p. 140) [...]
Une fois sortis de l’enfance, le premier service de la mort, c’est de nous conduire à jeter un regard plus juste sur l’immédiat et l’ici-bas. Vécues dans la conscience de qui nous sommes et de ce qu’elles sont, sur fond d’extrême fragilité et intensité, les choses de la vie prennent, sans sortir de l’ordinaire, une dimension extraordinaire. Et le second service de la mort, c’est de nous inciter à leur chercher un sens plus fort que la mort.
Il nous manque, en fin de compte, de savoir vivre en mortels. Promis à la mort, appelés à la vie. Des humains qui connaîtraient pour de bon et reconnaîtraient leur condition verraient leur regard se modifier, et leur être ensemble, et leurs conflits mêmes. Il y entrerait un plus de complicité et de compassion.
Ils apprendraient à se dire, entre semblables, comment ils ressentent l’issue dernière, avec quelle vision ils lui font face. Et ils sauraient se livrer quelque chose de ce sens plus fort que la mort auquel ils aspirent. (p. 145-146)
Raymond MENGUS
Extrait de Raymond Mengus, La mort a-t-elle un sens ? Revue des Sciences Religieuses, 1989 / 63-1-2 / pp 137-146  https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1989_num_63_1_3118
*Le titre est de la rédaction. 
Nicodème ou l’invitation à renaître


L’entretien de Jésus avec Nicodème illustre l’itinéraire qu’il propose à ses disciples. Nicodème, "maître en Israël", membre du Sanhédrin, vint, de nuit, questionner Jésus dont la notoriété commençait à poser des problèmes aux autorités. Il s’attendait probablement à une discussion permettant la confrontation de points de vue. Mais, au lieu d’une discussion d’expert, il s’entend dire : "À moins de naître de  nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu", ce qui le déconcerte. Face à cette proposition, Nicodème se réfugie derrière deux objections, qui sont deux peurs, celle d’être "trop vieux" pour renaître et celle de la régression dans une matrice originaire : "Faudra-t-il rentrer une seconde fois dans le sein de ma mère ?"
 
Jésus va le déstabiliser davantage lorsqu’il lui dit : "Ne t’étonne pas si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit" (Jean, 3, 1-11). Cet appel à rester disponible à l’événement au lieu de s’enfermer dans des certitudes qui se voudraient définitives est le fondement de toute vie spirituelle et la mise en cause de toute maîtrise. C’est la remarque quelque peu ironique de  Jésus à Nicodème : "Tu es maître en Israël et tu n’as pas connaissance de ces choses !". La vie évangélique n’est pas faite de synthèses définitives, mais de perpétuels commencements comme l’exprime avec beaucoup de justesse le jésuite et psychanalyste Denis Vasse : "Si nous croyons que, dans un ordre chronologique, l’homme a d’abord été fabriqué, puis qu’il s’est secondairement amélioré, jusqu’à ce qu’il arrive enfin à un résultat de produit fini, nous nous trompons tout-à-fait (...) Vivre, c’est être suscité à la vie à tous moments : naître et ressusciter sont le même acte de Dieu" (1).
 
Les maîtres des savoirs et des pouvoirs craignent toute naissance d’événements imprévus qui risquent de relativiser leurs sciences et leurs politiques. Et tous les Hérode de la terre seront tentés par la violence par peur d’une naissance qui les "renverserait leur trônes" ou bousculerait leurs certitudes. Voilà pourquoi Jésus recommande à ses disciples de ne pas s’enfermer dans des postures de maîtrise : "Pour vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car vous n’avez qu’un Maître, et vous êtes tous frères. N’appelez personne votre Père sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père céleste. Ne vous faites pas non plus appeler Docteurs, car vous n’avez qu’un Docteur : le Christ" (Matthieu, 23, 8-11).
 
Jésus invite Nicodème et tous ceux qui choisissent de suivre l’Évangile à refuser de coloniser l’avenir dans des savoirs a priori pour goûter la saveur des commencements. Le monde nous advient alors comme signe de la générosité radicale du Père et appel à la fraternité entre les hommes que le poète René Char nomme "communauté de nos aurores" (2).
Bernard Ginisty
 
(1) Denis VASSE, La Vie et les vivants, éd. du Seuil, 2001, p. 218.
(2) René CHAR (1907-1988), Les Matinaux in Œuvres complètes, La Pléiade, éd. Gallimard, 1998, p. 250.
Publié le 14 mars 2018 http://www.garriguesetsentiers.org/2018/03/nicodeme-ou-l-invitation-a-renaitre.html
"Parlez-nous de la mort"
 
Alors Almira  parla, disant :  nous voudrions maintenant vous questionner sur la mort.
Et il dit:
Vous voudriez connaître le secret de la mort.
Mais comment le trouverez-vous sinon en le cherchant dans le cœur de la vie?
La chouette dont les yeux faits pour la nuit sont aveugles au jour ne peut dévoiler le mystère de la lumière.
Si vous voulez vraiment contempler l'esprit de la mort, ouvrez amplement votre cœur «au corps de la vie.
Car la vie et la mort sont un, de même que le fleuve et l'océan sont un.

Dans la profondeur de vos espoirs et de vos désirs repose votre silencieuse
connaissance de l'au-delà;
Et tels des grains rêvant sous la neige, votre cœur rêve au printemps.
Fiez-vous aux rêves, car en eux est cachée la porte de l'éternité.
Votre peur de la mort n'est que le frisson du berger lorsqu'il se tient devant
le roi dont la main va se poser sur lui pour l'honorer.
Le berger ne se réjouit-il pas sous son tremblement, de ce qu'il portera l'insigne du roi?
Pourtant n'est-il pas plus conscient de son tremblement?

Car qu'est-ce que mourir sinon se tenir nu dans le vent et se fondre au soleil ?
Et qu'est-ce que cesser de respirer, sinon libérer le souffle de ses marées inquiètes,
pour qu'il puisse s'élever et se dilater et rechercher Dieu sans entraves ?

C'est seulement lorsque vous boirez à la rivière du silence que vous chanterez vraiment.
Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez enfin à monter.
Et lorsque la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment.

Khalil Gibran, Le prophète

Contacts :
 
Alain et Jacqueline HENRY de HASSONVILLE
04/344.48.81
info@reliures.org
 
Jean DEWANDRE
04.380.46.11 – 0498/47.42.43
j.dewandre@yahoo.fr
 
Charles REUL
04/3/80.39.11
charlesreul@live.be
​

Joëlle ROIDEAUX
joelle.roideaux@hotmail.com

 
Franz HINDRYCKX
franz.hindryckx@skynet.be

 
Pierre-Charles LIGOT
pcl.igot@gmail.com



Projet d’un lieu ouvert où se rencontrer pour partager nos recherches de sens.
Voir  le document qui est à l'origine des "Dimanches du Houmier"
Adresse du jour

Rue du Houmier 84
4140 Florzé
04/344.48.81
info@reliures.org
Coordonnées GPS de la maison : 50.489783,  5.663939


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