Un chemin...Un chemin sans chemin, sans ou cent mode(s) d’emploi,
voilà ce que nous vous proposons de trouver dans un nouveau lieu de recherche de sens. Ce chemin serait balisé par vos propres expériences, par les rencontres, les livres, les films qui vous ont marqués et les liens que vous leur trouvez avec le thème et les textes proposés pour la rencontre. En quête de qui ? En quête de quoi ? Tous ensemble, un dimanche matin par mois, nous pouvons nous mettre en route pour un itinéraire que nous tracerons au fur et à mesure de nos idées, de nos réflexions, de nos échanges. Un dimanche par mois, quelques moments de complicité qui nous rendraient (encore) plus humains ! |
Au menu du dimanche du Houmier du 17 juin 2018
Le thème :
Se ressourcer A la veille des vacances, chacun se fait une idée de ce qu’il souhaiterait pouvoir vivre pendant cette période pour se reposer, se détendre, retrouver des forces, la sérénité, le calme... pour se ressourcer. Se ressourcer… Est-ce se déconnecter ? Aller vers soi ? Recréer les liens ? Etre plus présent à… ? Prendre le temps ? Ecouter ? Marcher ? Lire ? Faire silence ? Se fondre dans la nature ? Méditer ? Prier ? ... Sans oublier qu’il y a des petites sources quotidiennes qui passent peut-être inaperçues, des sources qu’on a laissé tarir… Qu’est-ce qui nous ressource personnellement ? A quelles sources allons-nous puiser ? Le partage de nos expériences et de nos attentes ce dimanche 17 juin pourra certainement raviver notre quête d’une vie plus riche. Reflets du dimanche du Houmier du 17 juin 2018
Se ressourcer Ce dimanche matin fut un grand moment de ressourcement pour chacun de nous car : Nous avons découvert que ces moments ne sont pas toujours vécus là où nous pensons les trouver. Un lapin, un chevreuil, un sanglier, un promeneur et son chien nous ont stoppés dans notre élan… Un moment de détente s’est révélé néfaste, trop de pensées dans la tête empêchant les bienfaits de la promenade, du loisir prévu. Il faut savoir alors s’arrêter, reporter à un autre jour où l’esprit sera plus disponible… Une compétition course, VTT, marche, s’est révélée plus gagnante quand, au-delà de la performance, la sportive a tout à coup entrevu un signal de la nature, lui apportant un plus personnel, intérieur … Un corps, une tête trop pleine, nous ont dit : « Non, stop, fini, c’est trop, arrête ! » nous obligeant à chercher en nous de nouveaux chemins de vie… Une fenêtre s’est ouverte sur le ciel, les étoiles, le jardin, pour certains même le désert, nous offrant un air rafraîchissant et stimulant avant de reprendre les tâches quotidiennes… Une respiration, un souffle, écoutés dans le calme d’une pause, nous a donné un autre rythme pour continuer la journée… Quelques expressions sont venues inlassablement se répercuter sur le mur de nos réflexions, le temps en était le sujet principal. Prendre le temps… le temps d’écouter, d’observer, de faire une pause entre amis, avec les enfants, avec d’autres groupes. Prendre le temps de ne rien faire, de reporter, de se déculpabiliser pour aller vers une vie plus épanouissante. Prendre conscience de certains moments qui sont des pauses bénéfiques… Les petits gestes de la vie quotidienne peuvent être des actes sacrés, tel celui de manger comme le raconte Virgil Gheorghiu dans son roman "la 25e heure". Mais aussi toutes les rencontres faites jour après jour. Elles nous ouvrent le coeur, le dilatent et nous rendent plus profondément humains. Un texte de Théodore Monod nous a suggéré d’accepter d’être des nomades qui cherchent, bougent, abandonnent leurs habitudes, partent, cherchent encore et toujours. La foi, elle aussi, est une recherche, dit le même texte. Nous nous sommes quittés, délestés de certaines valises encombrantes, convaincus que nous devons faire du temps notre allié, que lâcher prise n’est pas un manquement, que les castors si longtemps cherchés à l’aube et dans la soirée, finalement, se trouvent là, dans notre jardin… Jacqueline Le sens de la marche
La marche est une échappée belle loin des routines de pensée ou d’existence, et même de celles de l’inquiétude ou de la tristesse. Elle est une suspension des contraintes d’identité et du poids qui les accompagnent. Elle est d’abord l’évidence du monde, elle s’inscrit dans le fil des mouvements du quotidien comme un acte naturel et transparent, elle prolonge le corps vers son environnement, sans effort, et immerge l’homme dans le monde comme dans un univers familier et nécessaire. La marche est une ouverture au monde qui invite à l’humilité et à la saisie avide de l’instant. En mettant le corps au centre sur un mode actif, elle rétablit l’homme dans une existence qui lui échappe souvent dans les conditions sociales et culturelles qui sont aujourd’hui les nôtres. Anachronique dans le monde contemporain de la vitesse, de l’utilité, du rendement, de l’efficacité, la marche est un acte de résistance privilégiant la lenteur, la disponibilité, la conversation, le silence, la curiosité, l’amitié, la gratuité, la générosité, autant de valeurs résolument opposées aux sensibilités néolibérales qui conditionnent désormais nos vies. Prendre son temps, habiter l’instant est une subversion du quotidien, de même la longue plongée dans une intériorité qui paraît un abîme pour nombre de contemporains qui n’habitent plus que la surface d’eux-mêmes et en font leur seule profondeur. David Le Breton, Le sens de la marche, Métailié, 2000 Marcher, c’est retrouver l’être essentiel Quand nous marchons, l'éveil de nos sens n'est pas forcément une finalité. Lors d'une balade, nous allons d'abord renouer avec la sensorialité. La marche va être le lieu d'échange entre notre environnement extérieur et intérieur, nous permettre de comprendre les interactions entre « le dedans » et « le dehors ». Le vert tendre d'une clairière peut m'apporter une grande sensation de tendresse, l'odeur de l'herbe peut réveiller des souvenirs et susciter une émotion profonde. Mais ce n'est là qu'une première étape. Car marcher va également nous permettre de mettre le corps en mouvement, de sortir de l'immobilisme et de réveiller l'être. Pierre-Yves Brissiaud Auteur de Marche et Méditation , Jouvence, 2005 http://www.psychologies.com/Bien-etre/Forme/Activites-physiques/Articles-et-Dossiers/Marcher-et-se-retrouver/Marcher-c-est-retrouver-l-etre-essentiel Si nous retrouvions du temps Si nous retrouvions du temps pour « écouter la musique des choses et la respiration des êtres »… Si nous retrouvions du temps pour réapprendre les gestes simples et « secouer les routines dans tous les plis de son âme »… Si nous retrouvions du temps pour nous émerveiller, nous étonner, admirer ce qu’il y a de beau, ce qu’il y a de vrai, ce qu’il y a de bien autour de nous… Alors, mais alors seulement, nous saurions peut-être ce que vivre veut dire. Pierre Imberdis, Même si, Droguet Ardant Boire à la Source d'eau vive Quoi de plus rafraîchissant, de plus désaltérant, durant une randonnée, que de boire l’eau d’une source. Son eau vive et pure est offerte gratuitement. Chacun peut puiser à cette eau qui se renouvelle sans cesse. À la voir couler d'abondance, on ne peut qu'en avoir soif. C'est une eau que l'on aime partager avec d'autres. Il y a plus de joie et de satisfaction à boire l'eau de la source que celle du robinet. Nous avons l'impression de communier aux secrets de la nature, peut-être parce qu'elle est un don qui jaillit d'un lieu que l’on imagine caché dans les profondeurs de la terre. Ce caractère un peu mystérieux n'éveille-t-il pas notre curiosité ? D'où provient cette eau ? Quel chemin parcourt-elle ? Comment cette eau qui jaillit de la terre est-elle si pure et si limpide ? Yves Guillemette http://www.interbible.org/interBible/source/coeur/2008/coeur_080212.htm |
Où est la source ?
Michel Jonasz Des sentiers bleus de lavande Jusque sous les pins des Landes Où le vent m'a caressé, J'ai cherché. Le long de l'Hérault tranquille, Dans les rues grises des grandes villes, Sous la voûte céleste étoilée, J'ai cherché. Aux merveilleuses fins d'automne, Quand la couleur des feuilles donne Aux arbres leur merveilleuse clarté, J'ai cherché. Terre humide sous mes épaules, A l'ombre des larmes d'un saule, Sur l'herbe tendre, allongé, J'ai cherché. Les jours passés me reviennent, Parfum d'une forêt vosgienne, Rivière où j'allais pêcher, J'ai cherché. C'est ma sœur âme, ma frangine, La neige, ô la neige divine Chantait sous mes pas d'écolier. J'ai cherché. Hier enfant dans ma chambre A l'aurore aux couleurs d'ambre, Pressentant le grand mystère, J'ai cherché. Plus tard, aux premières conquêtes, A l'heure des premiers baisers, Si troublante qu'il ne m'en reste Rien d'autre que le besoin d'aimer, Quand tout le reste s'arrête, J'ai cherché. Où où est la source ? C'est une étoile sous la mer, C'est la Grande Ourse. Un voilier blanc sous l'azur Qui poursuit sa course. Où est l'eau pure ? Où, où trouver l'air Qui fera de l'homme obscur Un homme lumière, D'nos âmes divisées Une âme entière ? Où est l'eau qui désaltère ? Dans la guarrigue en Provence, En Inde sous le ciel immense, Au soleil de février, J'ai cherché. La nuit langoureuse lascive Env'loppant toute âme qui vive D'une éternelle infinité, J'ai cherché. La nuit, lumière indicible Où l'on perçoit l'invisible, Où se dévoile enfin L'éternité. Dans les rêves où tout arrive, Où l'on peut voir l'autre rive Et s'envoler de l'autre côté, J'ai cherché. Terre humide après l'averse, Par les chemins de traverse, Au cœur des vastes Cévennes, En été. Respirant aux heures propices Le souffle des muses inspiratrices, Dans mes chansons, sur la scène, J'ai cherché. Le berceau originel, Le foyer universel, Partout sur la Terre, J'ai cherché. Et c'est ma dernière conquête. C'est mon ultime volonté. Dans mon corps et dans ma tête, Rien d'autre Que le besoin d'aimer. Dans l'infini bonheur d'être, J'ai cherché. Où, où est la source ? C'est une étoile sous la mer, C'est la Grande Ourse, Un voilier blanc sous l'azur Qui poursuit sa course. Où est l'eau pure ? Où, où trouver l'air Qui fera de l'homme obscur Un homme lumière, D'nos âmes divisées Une âme entière ? Où est l'eau qui désaltère ? C'est elle en moi, ce feu qui brûle. C'est elle, ce besoin d'aimer. Elle en moi qui coule et chaque cellule Contient l'infinie liberté. C'est elle en moi, ce feu qui brûle C'est elle, ce besoin d'aimer C'est elle en moi, ce feu qui brûle C'est elle, ce besoin d'aimer. Cliquer ici pour écouter la musique |
Lors de mes vagabondages dans les verdures éternelles j'avais l'impression de lire l'univers et la forêt était pour moi la plus belle des bibliothèques.
Gonzague Saint Bris, L'enfant de Vinci, Grasset, 2005
“La Nature, trésor inépuisable des couleurs et des sons, des formes et des rythmes, modèle inégalé de développement total et de variation perpétuelle, la Nature est la suprême ressource !”
Olivier Messiaen (composteur)
"Moi, se dit le petit prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine..."
Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince
"Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir."
Henri Matisse (artiste peintre)
"Ne rien faire, c'est un métier très difficile. Il y a très peu de gens qui sauraient bien le faire."
Christian Bobin, La souveraineté du vide
Il n'y a que deux façons de vivre sa vie : l'une en faisant comme si rien n'était un miracle, l'autre en faisant comme si tout était un miracle."
Albert Einstein
L'amour d'une mère, puisque c'est celui dont je parle, nous permet de tenir quand il nous a été donné en quantité suffisante. Peu importe après la solitude, les ressources que l'on trouve en soi viennent directement de ce puits sans fond. On ne devrait pas craindre la mort des gens qu'on aime, car leur amour vit en nous.
Camille de Peretti, La Casati
Un livre à toujours été pour moi un ami, un conseil, un consolateur éloquent et calme dont je ne voulais pas épuiser les ressources et que je gardais pour les grandes occasions.
Georges Sand (écrivaine)
La plus grande ressource, les autres. Avec eux on fait des expériences, on découvre des choses nouvelles, on s'enrichit de sensations inédites. La vraie richesse, ce n'est pas l'argent mais les liens que l'on tisse. L'argent est une ressource utile pour favoriser des projets avec les gens que l'on aime.
Marie-Dominique Lelièvre (journaliste et écrivaine), Sans oublier d'être heureux, Archipel
“Ne pas être belle fut une bénédiction. Cela m’a obligée à développer d’autres ressources intérieures. Une jolie fille a un handicap à surmonter.”
Golda Meir (ancienne Premier ministre d’Israël)
(On se rassure comme on peut !! )
Quand on n'a plus de ressources propres, tout ce qui reste est la foi en un Dieu en qui on ne croit pas.
Donato Carrisi (écrivain), Le tribunal des âmes, Calmann-Levy
Gonzague Saint Bris, L'enfant de Vinci, Grasset, 2005
“La Nature, trésor inépuisable des couleurs et des sons, des formes et des rythmes, modèle inégalé de développement total et de variation perpétuelle, la Nature est la suprême ressource !”
Olivier Messiaen (composteur)
"Moi, se dit le petit prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine..."
Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince
"Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir."
Henri Matisse (artiste peintre)
"Ne rien faire, c'est un métier très difficile. Il y a très peu de gens qui sauraient bien le faire."
Christian Bobin, La souveraineté du vide
Il n'y a que deux façons de vivre sa vie : l'une en faisant comme si rien n'était un miracle, l'autre en faisant comme si tout était un miracle."
Albert Einstein
L'amour d'une mère, puisque c'est celui dont je parle, nous permet de tenir quand il nous a été donné en quantité suffisante. Peu importe après la solitude, les ressources que l'on trouve en soi viennent directement de ce puits sans fond. On ne devrait pas craindre la mort des gens qu'on aime, car leur amour vit en nous.
Camille de Peretti, La Casati
Un livre à toujours été pour moi un ami, un conseil, un consolateur éloquent et calme dont je ne voulais pas épuiser les ressources et que je gardais pour les grandes occasions.
Georges Sand (écrivaine)
La plus grande ressource, les autres. Avec eux on fait des expériences, on découvre des choses nouvelles, on s'enrichit de sensations inédites. La vraie richesse, ce n'est pas l'argent mais les liens que l'on tisse. L'argent est une ressource utile pour favoriser des projets avec les gens que l'on aime.
Marie-Dominique Lelièvre (journaliste et écrivaine), Sans oublier d'être heureux, Archipel
“Ne pas être belle fut une bénédiction. Cela m’a obligée à développer d’autres ressources intérieures. Une jolie fille a un handicap à surmonter.”
Golda Meir (ancienne Premier ministre d’Israël)
(On se rassure comme on peut !! )
Quand on n'a plus de ressources propres, tout ce qui reste est la foi en un Dieu en qui on ne croit pas.
Donato Carrisi (écrivain), Le tribunal des âmes, Calmann-Levy
Une femme
au bord d'un puits Jéssus quitta la Judée et retourna en Galilée. Pour y aller, il devait traverser la Samarie. Il arriva près d'une localité de Samarie appelée Sychar, qui est proche du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s'assit au bord du puits. Il était environ midi. Une femme de Samarie vint pour puiser de l'eau et Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » — Ses disciples étaient allés à la ville acheter de quoi manger. — La femme samaritaine dit à Jésus : « Mais, tu es Juif ! Comment oses-tu donc me demander à boire, à moi, une Samaritaine ? » — En effet, les Juifs n'ont pas de relations avec les Samaritains. -- Jésus lui répondit : « Si tu connaissais ce que Dieu donne, et qui est celui qui te demande à boire, c'est toi qui lui aurais demandé de l'eau et il t'aurait donné de l'eau vive. » La femme répliqua : « Maître, tu n'as pas de seau et le puits est profond. Comment pourrais-tu avoir cette eau vive ? Notre ancêtre Jacob nous a donné ce puits ; il a bu lui-même de son eau, ses fils et ses troupeaux en ont bu aussi. Penses-tu être plus grand que Jacob ?» Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif : l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'où jaillira la vie éternelle.» La femme lui dit : « Maître, donne-moi cette eau, pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus besoin de venir puiser de l'eau ici. » Jésus lui dit : « Va chercher ton mari et reviens ici.» La femme lui répondit : « Je n'ai pas de mari. » Et Jésus lui déclara : « Tu as raison d'affirmer que tu n'as pas de mari ; car tu as eu cinq maris, et l'homme avec lequel tu vis maintenant n'est pas ton mari. Tu as dit la vérité.» Alors la femme s'exclama : «Maître, je vois que tu es un prophète. Nos ancêtres samaritains ont adoré Dieu sur cette montagne, mais vous, les Juifs, vous dites que l'endroit où l'on doit adorer Dieu est à Jérusalem. Jésus lui répondit : « Crois-moi, le moment vient où vous n'adorerez le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, les Samaritains, vous adorez Dieu sans le connaître; nous, les Juifs, nous l'adorons et le connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais le moment vient, et il est même déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en étant guidés par son Esprit et selon sa vérité; car tels sont les adorateurs que veut le Père. Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en étant guidés par son Esprit et selon sa vérité.» La femme lui dit: « Je sais que le Messie – c'est-à-dire le Christ – va venir. Quand il viendra, il nous expliquera tout.» Jésus lui répondit : « Je le suis, moi qui te parle.» A ce moment, les disciples de Jésus revinrent; et ils furent étonnés de le voir parler avec une femme. Mais aucun d'eux n'osa lui demander: « Que lui veux-tu? » ou: « Pourquoi parles-tu avec elle? » Alors la femme laissa là sa cruche d'eau et retourna à la ville, où elle dit aux gens: « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Serait-il peut-être le Messie?» Ils sortirent donc de la ville et vinrent trouver Jésus. Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus parce que la femme leur avait déclaré: « Il m'a dit tout ce que j'ai fait.» C'est pourquoi, quand les Samaritains arrivèrent auprès de lui, ils le prièrent de rester avec eux; et Jésus resta là deux jours. Ils furent encore bien plus nombreux à croire, à cause de ce qu'il disait lui-même; et ils déclaraient à la femme: « Maintenant nous ne croyons plus seulement à cause de ce que tu as raconté, mais parce que nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.» Jean 4, 4-42 Samaritaine J’étais venue là pour chercher de l’eau, Il avait grand soif et il était beau, Il m’a demandé de lui en donner, J’étais étrangère et il m’a parlé. J’étais en quête de tendresse Depuis mon premier jour, Je suis en manque de caresses Au fil de mes amours, Et mon cœur a changé d’histoire Quand il a su donner à boire Toute l’eau qu’il avait gardée ! Il sait plus de choses sur mon passé Que vous autres, ici, qui me connaissez. Il m’a dit le nom de tous mes maris Et celui de l’homme avec qui je vis. Je vous ai dit tout ce qu’il m’a confié, C’est la première fois que vous m’écoutez ! Il aura fallu qu’il s’arrête ici Pour que votre cœur se réveille aussi ! Mannick Pour écouter la chanson : https://www.youtube.com/watch?v=M0DqPVcUExw |
En ne la jugeant pas,
il lui a donné accès à une source d'eau vive À cette période de la journée, personne n’ose s’aventurer tant la chaleur apparaît accablante. Cette femme évite donc ainsi les regards embarrassés et les jugements sans appel. De même que Jésus, que pouvait-il bien faire sur une place publique à midi ? Il est à remarquer que ce dernier partage en commun avec la samaritaine le fait d’être jugé et d’une certaine manière exclu des autorités compétentes ! [...] C’est pourquoi, il s’avère fascinant de constater que dans ce désert relationnel dans lequel risquent de s’enfermer tant Jésus que cette femme, ce dernier rompt le cercle de l’exclusion par une parole qui brise l’isolement de cette femme. Sa réaction : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine? » illustre que le plus terrible jugement est celui qui est intériorisé conduisant au rejet de soi-même. En plus, cela justifie, aux yeux de la personne vulnérable, le regard destructeur de l’interlocuteur sur soi. Échappant au dialogue stérile sur l’eau matérielle et spirituelle, le Jésus johannique crée une brèche de vie en nommant la souffrance d’une femme ostracisée : « Va appelle ton mari et viens ici! » (v. 16) C’était mettre le doigt sur ce qui faisait mal. C’était entrer en relation avec elle, si et seulement si elle acceptait de répondre au niveau d’une intériorité qui jusque-là lui était restée totalement inaccessible. Pourtant le non-dit est de taille : Je n’ai pas de mari. » C’est Jésus qui va mettre des mots sur ce non-dit : « Tu dis bien ‘Je n’ai pas de mari’, car tu en as eu cinq et maintenant celui que tu as n’est pas ton mari » (v. 17). Le simple fait qu’elle ne puisse l’avouer à Jésus n’est-il pas l’indice de sa peur d’être jugée? [4] La vérité et l’authenticité au cœur d’une relation libératrice Reconnue comme une personne à part entière par Jésus, cette femme peut poursuivre l'entretien sans demander la permission à quiconque. Ainsi, elle s’initie à une maturation de l’expérience spirituelle. Si dans un premier temps, elle récite à Jésus ses leçons de catéchèse (vv. 19-25), elle accède, par son désir d’être pleinement reconnue à ses propres yeux, au statut de sujet comme le laisse présager le verset 26 : Moi, je suis celui qui te parle. C’est le moment où cet être mystérieux [Jésus], qui lui parle comme personne ne lui avait sans doute jamais parlé, lui donne envie de se tenir elle aussi en ce lieu sûr où il se tient – en ce « Je suis qui je suis » de la révélation mosaïque qu’elle connaissait a avec sa tête (« Je sais qu’un Messie vient ») mais qui soudain est devenu plus crédible qu’il ne l’avait jamais été. [5] C’est ainsi que se produit le miracle de la rencontre humainement authentique : Il a suffit qu’il [Jésus] vienne visiter son passé et sa vie privée actuelle, de toute la densité de son « moi » libre et bienveillant, et elle n’a plus été seule, murée dans le non-dit. En lui parlant vrai, de l’intérieur de sa vie à elle, il a libéré en elle la parole vraie, qui ouvre les portes de ses concitoyens. Elle peut les affronter, elle n’a plus rien à cacher, elle se sent désormais en lieu sûr, porteuses des paroles de cet être intensément vivant qui, en parlant avec elle, l’a introduite « dans la vérité » il ne s’agit pas d’une déclaration de principe mais d’une prise en compte de la réalité, comme si Jésus mettait des mots sur ce qui se passe entre eux : Tu vois bien que « moi je suis » puisque je te parle; comment te sentirais-tu rejointe dans ton être intérieur si je n’étais pas animé de ce « moi » indestructible qui a sa source en Dieu, le « Parlant », qui me fait et te fait parler vrai? [6] De la rencontre, de la parole partagée au cœur de l’authenticité de l’être, a surgi un paradoxe où la Samaritaine honnie, méprisée et rejetée est devenue le héraut d’une parole de vie là où des êtres humains se relèvent, font croître l'amour, l’égalité et la dignité. Comment peut-on ne pas développer l’admiration pour cette femme unique, hors norme qui a accueilli la plénitude de l’être : « Parce qu’à son contact [celui de Jésus], elle avait accédé à la lumière de sa vie, et qu’il avait simplement dit : « tout ce qu’elle avait fait », sans émettre le moindre jugement de valeur, sans éprouver le besoin de la changer, sans lui faire la leçon ni sur sa conduite ni sur ses croyances » [7]. Patrice Perreault Pour ce texte, nous nous inspirons grandement de Lytta Basset, « Moi, je ne juge personne. » L’évangile au-delà de la morale, Paris, Albin Michel, 2003. [4] Lytta Basset, « Moi, je ne juge personne. », p. 185. [5] Lytta Basset, « Moi, je ne juge personne. », p. 187. [6] Lytta Basset, « Moi, je ne juge personne. », p. 187-188. [7] Lytta Basset, « Moi, je ne juge personne. », p. 122. http://www.interbible.org/interBible/source/feminin/2011/fem_110527.html Dieu est source,
comme une brise légère Élie marche quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Là, il entre dans une caverne et y passe la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui est adressée : « Que fais-tu là, Élie ? » Il répond : « Les fils d’Israël cherchent à prendre ma vie. » Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur car je vais passer. » Il y a alors un ouragan, si fort et si violent qu’il fend les montagnes et brise les rochers, mais le Seigneur n’est pas dans l’ouragan ; puis, il y a un tremblement de terre, mais le Seigneur n’est pas dans le tremblement de terre ; et après un feu, mais le Seigneur n’est pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt, Élie se couvre le visage avec son manteau, sort et se tient à l’entrée de la caverne. Le Seigneur lui dit : « Repars par le chemin du désert. » Premier livre des rois, chapitre 19, versets 8 à 13 Le Dieu de la foi ne s’impose pas dans la violence. Dieu n’habite pas là, que ce soit dans la tradition chrétienne, musulmane, juive ou autre. Dieu habite la brise légère, Dieu habite la fragile humanité de Jésus, comme notre humanité fragile. Dieu n’habite plus désormais que la confiance, notre capacité d’aimer. Ne cherchons pas ailleurs. Et souvenons-nous : ce que Jésus voulait rappeler à ses disciples après le geste du pain partagé en abondance, c’est que le mystère de l’autre, l’attention à l’autre nous garde éveillé au mystère de Dieu. Nous sommes des femmes et des hommes qui cherchent à croire. Et cela ne peut se faire en quittant nos gestes humains, mais en les réinvestissant, dans toute leur fragilité lorsqu’ils peuvent devenir force de tendresse, geste de la main tendue. En faisant en sorte que nos gestes fragiles ressemblent parfois à une multiplication de pains, lorsque notre attention aux autres, à certains moments, devient si vraie. Dieu s’est fait homme justement pour se rendre accessible à nous. On s’apercevra alors qu’on marche dans un tout autre paysage, habitant d’autres territoires, celui de la confiance et du regard ouvert sur les autres et sur soi-même. Il nous faut reconstruire un chemin, cahin-caha, nous en sommes là souvent, un chemin d’humanité, un chemin de foi; marcher avec des chercheurs de sens… http://www.st-albert.org/Celebrations/Homelies/H2005/H050807/H_050807.html |
Manger était pour lui un acte sacré
Après avoir mis sa gamelle entre les genoux, Moritz leva ses yeux vers le ciel gris et lourd et resta quelques moments ainsi, regardant les nuées, les lèvres entrouvertes.
Puis il se signa.
Traian suivait tous ses mouvements : Moritz trempa sa cuillère dans la soupe avec la lenteur d’un homme qui célébrerait un rite.
Il ne la remplit qu’à moitié et la porta à ses lèvres d’un geste large, sacerdotal. Un geste de communion. Après en avoir avalé le contenu, il fit une courte pause. Il tenait la cuillère immobile entre ses doigts, comme si elle eût été encore pleine.
Ses grands yeux noirs regardaient intensément dans le lointain quelque chose qu’il était seul à voir, un endroit situé au-delà des limites de la terre et du ciel. Moritz emplit de nouveau sa cuillère. Il ne la remplissait jamais jusqu’aux bords. Il n’avalait jamais plus qu’une demi-cuillerée de soupe, il n’en avalait jamais moins. Il la porta à ses lèvres avec la même lenteur et le même sérieux. Iohann Moritz mangeait comme on célèbre la messe, avec une volupté égale et mesurée. Manger était pour lui un acte sacré – l’acte de la nutrition – ramené à sa majesté originelle.
Et comme tout acte essentiel, il excluait la hâte et se déroulait avec attention et gravité. Aucune goutte de soupe ne restait sur les lèvres, ne tombait, ou n’était oubliée.
Ces gestes presque sacrés dont Iohan Moritz se servait pour manger, paralysaient tout scepticisme et imposaient le silence.
Il n’avait rien de théâtral. Rien de gratuit. Rien d’inutile. À l’heure de déjeuner, Iohann Moritz s’intégrait dans le grand rythme de la nature. Il se nourrissait comme se nourrissent les arbres, qui tirent leur sève du plus profond de la terre. Tout son être était engagé dans l’acte qu’il accomplissait – et, sans plus rien voir de tout ce qui pouvait se passer autour de lui – il devenait à ce moment-là pleinement lui-même, retrouvant la nature et s’unissant intimement à elle.
Après avoir fini de manger et avoir pris avec sa cuiller les dernières gouttes de soupe au fond de sa gamelle, il demeura quelques instants immobile, contemplant le spectacle qui se déroulait devant ses yeux, spectacle qu’il était seul à voir. Puis, de ses trois doigts réunis, il se signa de nouveau.
Virgil Gheorghiu, La 25eme Heure, 146-147
Après avoir mis sa gamelle entre les genoux, Moritz leva ses yeux vers le ciel gris et lourd et resta quelques moments ainsi, regardant les nuées, les lèvres entrouvertes.
Puis il se signa.
Traian suivait tous ses mouvements : Moritz trempa sa cuillère dans la soupe avec la lenteur d’un homme qui célébrerait un rite.
Il ne la remplit qu’à moitié et la porta à ses lèvres d’un geste large, sacerdotal. Un geste de communion. Après en avoir avalé le contenu, il fit une courte pause. Il tenait la cuillère immobile entre ses doigts, comme si elle eût été encore pleine.
Ses grands yeux noirs regardaient intensément dans le lointain quelque chose qu’il était seul à voir, un endroit situé au-delà des limites de la terre et du ciel. Moritz emplit de nouveau sa cuillère. Il ne la remplissait jamais jusqu’aux bords. Il n’avalait jamais plus qu’une demi-cuillerée de soupe, il n’en avalait jamais moins. Il la porta à ses lèvres avec la même lenteur et le même sérieux. Iohann Moritz mangeait comme on célèbre la messe, avec une volupté égale et mesurée. Manger était pour lui un acte sacré – l’acte de la nutrition – ramené à sa majesté originelle.
Et comme tout acte essentiel, il excluait la hâte et se déroulait avec attention et gravité. Aucune goutte de soupe ne restait sur les lèvres, ne tombait, ou n’était oubliée.
Ces gestes presque sacrés dont Iohan Moritz se servait pour manger, paralysaient tout scepticisme et imposaient le silence.
Il n’avait rien de théâtral. Rien de gratuit. Rien d’inutile. À l’heure de déjeuner, Iohann Moritz s’intégrait dans le grand rythme de la nature. Il se nourrissait comme se nourrissent les arbres, qui tirent leur sève du plus profond de la terre. Tout son être était engagé dans l’acte qu’il accomplissait – et, sans plus rien voir de tout ce qui pouvait se passer autour de lui – il devenait à ce moment-là pleinement lui-même, retrouvant la nature et s’unissant intimement à elle.
Après avoir fini de manger et avoir pris avec sa cuiller les dernières gouttes de soupe au fond de sa gamelle, il demeura quelques instants immobile, contemplant le spectacle qui se déroulait devant ses yeux, spectacle qu’il était seul à voir. Puis, de ses trois doigts réunis, il se signa de nouveau.
Virgil Gheorghiu, La 25eme Heure, 146-147
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Voir le document qui est à l'origine des "Dimanches du Houmier"
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