Vivre avec passion
Qu'est-ce qui vous passionne ? Qu'est-ce qui vous concerne profondément ? Rencontre du 26 mars 2023 Luc Baba Poète, romancier, auteur de livres pour enfants, chanteur et comédien La force des mots
Je suis né comme une fleur sous un orage de juin, à dix heures, pendant que les haricots sortaient tous ensemble au fond du jardin. Ce sont là quelques mots prononcés par le petit garçon fugueur du roman « La cage aux cris » écrit par Luc Baba. Peut-on guérir de son enfance ? « Je vais être poète. » La poésie aurait-elle le pouvoir d’écarter les barreaux ou d’ouvrir la porte de la cage ? Peut-être est-ce l'expérience de la fatalité et de l'envie de vivre qui se met à nourrir une écriture d'une joie simple, d'une lucidité qui rend chaque phrase vibrante et touchante. L’homme est un nénuphar qui a reçu le pouvoir d’imaginer, on ne peut pas lui enlever ça, écrit Luc Baba dans « Chroniques d’une échappée belle ». La ligne de vie de Luc, on la trouve dans les petites graines semées tout au long de ses écrits et, clairement, sur son Blog : Il me plairait beaucoup que cette époque de souffle à retrouver s'inspire d'une camaraderie d'esprit, s'ouvre à l'échange, il me plairait qu'au pays des arts, l'autre créateur soit une espérance, et non un concurrent. Il me plaît de sentir vibrer l'urgence d'utiliser les épingles du jeu sur un métier commun, pour s'occuper à coudre du lien. Comme font les arbres d'une même forêt. Que le vent porte alors les paroles innombrables dans les rues. Que le propos soit devant l'homme, et l'art devant l'artiste. Que nous soyons frères et sœurs d'ombre, afin de laisser dans la lumière un essentiel qui nous dépasse. Reflets de la rencontre
Quand les mots libèrent… Son premier poème, écrit à sept ans, racontait la beauté des gouttes de pluie qui perlaient à la fenêtre de sa chambre. Il y était enfermé, avec interdiction de sortir, pour voir ses sœurs ou se balader dans le jardin. Il s’ennuyait, regardait par la fenêtre quand les gouttes de pluie se sont tout à coup mises à vivre, il les trouvait belles, il voulait leur donner des mots. Il a pris une feuille, un crayon… Ce jour-là, l’enfant Luc, maltraité, tétanisé par son père, a croisé le chemin des mots et ne l’a jamais quitté. Il est devenu romancier, poète, chanteur… Les mots ont rebondi et rebondissent encore en lui pour crier ses révoltes, ses souffrances, mais aussi ses émerveillements. Il les partage avec d’autres qui, à leur tour, peuvent mettre des mots sur leurs maux. Il va, entre autres, dans les écoles, dans les quartiers sinistrés, dans les centres pour réfugiés. On n’a jamais fini de faire un chemin. Ce n’est pas uniquement en cherchant en soi comment fuir ses peurs, qu’on y arrive, c’est en allant aussi vers les autres, nous confie-t-il. Les mots de Luc, ce dimanche matin, alors qu’étrangement, les gouttes de pluie étaient aussi au rendez-vous, nous ont emmenés vers l’impensable, la cruauté, la souffrance, la solitude mais aussi vers la reconnaissance et la confiance en soi que certaines personnes ont suscitées par leurs encouragements. Le titre de son dernier livre, paru ce mois-ci, dit très bien ce vers quoi Luc tend en jouant avec les mots, vers… Plus de lumière ! Luc, les mots, tu les saisis, tu les assembles, tu les partages et, ce matin, tu nous as montré qu’ils avaient le pouvoir extraordinaire de changer la vie. Merci, Luc ! Pour terminer en beauté encore, quelques phrases de Luc, trouvées sur son Blog, elles sont parfumées d’espérance. Il me plairait beaucoup que cette époque de souffle à retrouver s'inspire d'une camaraderie d'esprit, s'ouvre à l'échange, il me plairait qu'au pays des arts, l'autre créateur soit une espérance, et non un concurrent. Il me plaît de sentir vibrer l'urgence d'utiliser les épingles du jeu sur un métier commun, pour s'occuper à coudre du lien. Comme font les arbres d'une même forêt. Que le vent porte alors les paroles innombrables dans les rues. Que le propos soit devant l'homme, et l'art devant l'artiste. Que nous soyons frères et sœurs d'ombre, afin de laisser dans la lumière un essentiel qui nous dépasse. Jacqueline Au commencement...
Avez-vous déjà observé que presque tout premier roman est en grande partie autobiographique, toute première œuvre de création centrée sur soi ? Après seulement, enfin libéré du besoin de « se dire », devient-on capable d’innover, d’ajouter quelque chose de personnel à la construction humaine. On a peine à croire que la parole, léger souffle d’air émanant de la gorge ou simple suite de traits d’encre sur du papier, puisse être investie du pouvoir de façonner une personnalité. C’est qu’elle véhicule le code de l’âme humaine. Tout comme celui de la vie biologique transite à travers les gènes, le code des "valeurs", qui fixe les notions de vrai et de faux, de beau et de laid, de bien et de mal, circule dans l’esprit par la parole. Il est en nous dès la naissance. À l’adolescence, il s’épanouit. Les grandes religions vont plus loin encore. Pour elles, la parole que l’homme s’est donnée pour assurer stabilité et harmonie n’est que le reflet d’une Parole préexistante qui fut à l’origine de tout : "Au commencement était le Verbe."(Jn 1,1) C’est un véritable renversement de valeurs. Non plus la parole née de la vie, mais la vie issue d’une Parole. Dieu dit : "Que la lumière soit, et la lumière fut." Gen 1,3) Jean Dumas, Séduire par les mots, Université de Montréal, p.26 Créer, faire "Poesis" signifie "créer", "faire". Le poète et la poétesse sont des rêveurs mais surtout des réd’acteurs du changement, des créateurs de nouveaux mondes, des messagers d’horizons idéaux qui transcendent nos réalités et enchantent nos sociétés. Dénominateur de nos communs, elle sublime notre esperanto ultime, langage du cœur, de l’intime. Quand on écrit et vit en poésie, on change de paradigme, on devient soi, libre, affranchi de toute matrice. Notre singularité éclaire notre part d’humanité, notre quête d’harmonie remplit notre part de colibris et notre utopie devient un possible avenir, plus impossible à venir. Nous sommes tous des poètes de la vie et des artisans de l’avenir en train de bâtir une parcelle du chef d’œuvre du monde. Coécrivons demain sur l’Arche de nos rêves et composons la métamorphose du cosmos en osmose. Un futur grandeur nature, un jardin d’éveil couleur eden, un pour tous et tous en chœur. Vincent Avanzi https://www.femininbio.com/developpement-personnel/actualites-et-nouveautes/le-pouvoir-de-la-poesie-dans-nos-vies-par-le-reveur-vincent-avanzi-58466 La magie de la poésie
La douleur et le mal-être du poète peuvent être nécessaires à l'écriture. Il peut s'agir en effet d'une source d'inspiration indéniable. Les poètes chantent souvent leurs peines dans des écrits qui sont parfois autobiographiques. La poésie est un exutoire qui permet au poète de se libérer de sa douleur. La poésie nous remet en contact avec ce qu'il y a de plus sensible dans l'existence en stimulant notre inconscient, dans lequel la sensibilité s'éprouve. C'est un moyen d'atteindre ce qu'il y a de plus vrai, de plus sensible en soi en mettant du sens sur certains mots. On trouve, dans la poésie des choses, des réponses que nous ne saurions pas exprimer de manière spontanée. Et si ça nous touche autant, c'est parce que la poésie fait appel à l'imaginaire et met subitement en suspens la partie rationnelle de notre cerveau. "C'est vraiment la question de la sensibilité contre la rationalité" résume Christilla Pellé Douël. Pascale Senk ajoute que "comme la dimension absolue de la poésie, c'est la beauté qui nous saisit sensiblement, la poésie n'est pas rationalisable". C'est la magie de la poésie : c'est un autre monde, elle élargit notre perception, elle agrandit notre sensibilité, notre sens émotionnel... Elle nous transforme. Jean-Joseph Julaud, Christilla Pellé Douël et Pascale Senk https://www.radiofrance.fr/franceinter/quels-sont-les-bienfaits-therapeutiques-de-la-poesie-2617365 « Caca boudin », ou la force des mots
Quentin est un petit garçon plein de ressources. Il va à l'école depuis quelques mois et, au grand dam de ses parents, il y apprend une panoplie impressionnante de gros mots. Cela a commencé par les « caca boudin », en même temps que l'apparition de l'usage du petit pot. L'association est facile à faire. Là, les parents comprenaient, mais tout de même. Au début, cela fait rire. Mais quand c'est servi à toutes les occasions et à tout le monde, ça finit par agacer. Avec l'école, le problème s'amplifie, tous les parents le savent. La liste des gros mots, injures, noms d’oiseaux… - je me garde bien de vous les communiquer : vous les connaissez ! - s'enrichit, se diversifie. Alors, les parents se fâchent, envoient au coin, punissent, perdent patience, parfois même une claque leur échappe. Mais il y a toujours quelqu'un pour pouffer de rire dans un coin : un grand frère, une cousine, un copain des parents. Ils sont tellement drôles, ces bambins avec leur tête d'ange et leurs grands yeux innocents. De si vilains mots dans une si jolie petite bouche : le contraste est saisissant et cela fait rire comme au cirque, quand le clown prend des tartes en pleine figure. L'inattendu fait rire. C'est évidemment ça qui renforce le phénomène. Et c'est ce que recherche Quentin : l'effet que produit l'utilisation de ce langage peu châtié sur son entourage. Le ligueur, 13.01.2015 https://leligueur.be/article/caca-boudin-ou-la-force-des-mots |
La vie d’artiste
Léo Ferré Je t'ai rencontrée par hasard Ici, ailleurs ou autre part Il se peut que tu t'en souviennes Sans se connaître on s'est aimé Et même si ce n'est pas vrai Il faut croire à l'histoire ancienne Je t'ai donné ce que j'avais De quoi chanter, de quoi rêver Et tu croyais en ma bohème, mais Si tu pensais à vingt ans Qu'on peut vivre de l'air du temps Ton point de vue n'est plus le même Cette fameuse fin du mois Qui depuis qu'on est toi et moi Nous revient sept fois par semaine Et nos soirées sans cinéma Et mon succès qui ne vient pas Et notre pitance incertaine Tu vois je n'ai rien oublié Dans ce bilan triste à pleurer Qui constate notre faillite Il te reste encore de beaux jours Profites-en. Mon pauvre amour Les belles années passent vite Et maintenant tu vas partir Tous les deux nous allons vieillir Chacun pour soi, comme c'est triste Tu peux remporter le phono, moi Je conserve le piano Je continue ma vie d'artiste Plus tard sans trop savoir pourquoi Un étranger, un maladroit Lisant mon nom sur une affiche Te parlera de mes succès Mais un peu triste, toi qui sais Tu lui diras Que je m'en fiche Que je m'en fiche www.rtc.be/luc_baba_chante_leo_ferre_-1502941-999-325.html# ou https://www.youtube.com/watch?v=4p-rojjuCS Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté.
Confucius Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que du vent. George Orwell Dans son centre d’hébergement d’urgence, rue Popincourt, à Paris, le Samusocial de Paris travaille avec deux écrivains pour amener les personnes hébergées à s’exprimer au travers de poèmes. Les mots provoquent des émotions "Les mots faisaient primitivement partie de la magie, et de nos jours encore le mot garde beaucoup de sa puissance de jadis. Avec des mots, un homme peut rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir, et c'est à l'aide de mots que le maître transmet son savoir à ses élèves, qu'un auditeur entraîne ses auditeurs et détermine leurs jugements et décisions. Les mots provoquent des émotions et constituent pour les hommes le moyen général de s'influencer réciproquement." Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse, 1916 Au commencement
était le verbe Dès lors, de quoi est-il question dans le premier chapitre de la Genèse ? La réponse pourrait être : de l’émergence d’une parole. Tout au long du chapitre, l’action de Dieu consiste à nommer. Au premier chapitre de la Genèse, Dieu dit et ne fait que dire. Tout passe par une parole qui, en étapes successives, organise et met de l’ordre dans un univers encore soumis à la confusion et à l’indistinction. « La terre était un tohu-bohu » (Gn 1,2), l’expression hébraïque est difficilement traduisible, mais elle recouvre à coup sûr la signification de confusion et d’indistinction. Au départ le tohu-bohu est déjà là, comme un donné confus et indistinct qui attend sa nomination par le langage. La confusion originelle est en attente d’une parole organisatrice destinée à mettre du sens au sein de cette confusion. Si bien qu’à travers les nombreux dits de Dieu mentionnés à la première page de la Bible apparaît progressivement une cohérence du monde, la cohérence globale d’un théâtre sur la scène duquel les êtres humains vont écrire leur histoire. Ceci s’adosse à une conception de la parole que nous avons perdue de vue, pour laquelle le mot est plus qu’un simple outil ou un banal moyen de classification. Dieu dit et les choses sont. La parole donne de l’être à ce qu’elle désigne. Paul emploie à ce sujet une expression saisissante : « Le Dieu qui appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient… » (Rm 4,17). La parole recèle une véritable force créatrice, c’est pourquoi les auteurs bibliques accordent tant d’importance à des notions comme le blasphème, l’invocation, la bénédiction ou la malédiction. Vincent Schmid https://www.evangile-et-liberte.net/2014/03/au-commencement-etait-le-verbe/ |
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Projet d’un lieu ouvert où se rencontrer pour partager nos recherches de sens.
Voir le document qui est à l'origine des "Dimanches du Houmier"
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Nous sommes quelques personnes désireuses de créer ensemble un lieu où nos différentes conceptions du sens à donner à nos vies et à la vie en société sont mises en dialogue avec les évangiles, les événements du monde, nos lectures, nos rencontres… dans un climat d'écoute et d'échange.
Une forme de célébration qui nous ressource, une halte offerte 4 ou 5 fois au fil de l’année.
Nous nous adressons principalement aux jeunes adultes de 25 à 40 ans.
Pas de pré-requis (être croyant en Dieu…) sauf celui d’être curieux, ouvert, en quête... et convaincu que le partage et la confrontation dans le dialogue permettent de devenir plus autonomes et humains.
Alain HENRY de HASSONVILLE, Charles REUL, Franz HINDRYCKX,
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